DTFR0710

OSTÉOTOMES18 troduit dans le pertuis osseux à l’aide d’une seringue à biomatériau. Un ostéotome n°3 de Summers est positionné à l’entrée de ce pertuis et, à l’aide d’un maillet chirurgical, j’applique une percussion délicate sur l’ex- trémité de l’ostéotome afin d’imprimer une onde de choc qui va se répartir au niveau de chaque particule de matériau. Ce dernier fait office d’amortisseur pour fracturer la pastille de corticale osseuse. Un changement de sonorité lors de la percussion et un léger mouvement de l’ostéotome en direction api- cale signent la fracture de la corticale sinu- sienne. Le matériau de comblement permet de souffler légèrement la corticale sinu- sienne avant de la fracturer. À ce stade, l’os- téotome ne doit pas dépasser la limite de la corticale sinusienne. Les apports successifs de matériaux vont permettre sous l’action de la poussée et du foulage de repousser la membrane en direction apicale. La disper- sion des forces sur le matériau se fait selon le principe de Pascal. Dans ce cas, la mem- brane présente une épaisseur qui nous per- met de pousser un peu l’indication de cette technique d’ostéotomes. Un test type Va- salva n’indique pas de perforation évidente de la membrane. Un contrôle radiogra- phique va objectiver la limite de la mem- brane : un gain de 5 mm en moyenne a été obtenu. En fonction de la qualité osseuse, en regard des zones 25, 26 et 27, le foret termi- nal est passé sans aller au-delà du plancher sinusien. Un ostéotome n°4 vient finaliser le forage afin de ne pas léser les tables os- seuses, et afin de compresser latéralement l’os pour obtenir une stabilité primaire de l’implant plus importante. TroisimplantsFrialit2dediamètre3,8et11 mm de longueur ont été positionnés (fig. 4). L’inter- vention s’est terminée par une suture hermé- tique du lambeau. Les conseils postopératoires d’usage sont donnés, accompagnés d’une pres- Docteur Richard GRIGRI (Grenoble, France) richard.grigri@gmail.com Le docteur Richard Grigri a obtenu son doctorat en chirurgie dentaire en 1988 à la faculté d’odontologie de Lyon. Omnipraticien, orienté en chirurgie et prothèses implantaire et esthétique, il exerce en libéral sur Grenoble depuis 1990. Il obtient un certificat hospitalier en implantologie (Hôpital Albert Chennevier, Créteil) en 1994, puis un post-graduate en chirurgie et prothèse implantaire de l’université de NewYork en 1998 ainsi qu’un DU de réhabilitation chirurgicale maxillo-faciale à Paris en 2004. L’AUTEUR cription d’antibiotique, antalgique et bain de bouche à base de chlorhexidine. De plus, dans le cas de cette patiente, il lui a été dé- conseillé de pratiquer la plongée sous-ma- rine avec bouteille afin d’éviter de solliciter le sinus. Intervention chirurgicale côté droit L’intervention a été presque identique à celle du côté opposé à la différence que les alvul- sions des dents 15 et 16 ont précédé la tech- nique d’ostéotomes. D’autre part, l’os auto- gène récupéré a été mélangé à un matériau de typeTriphosphate calcique Biobase. Deux im- plants MIS de type Lance ont été sélection- nés. L’implant au niveau de la 16 a été mis dans le septum interadiculaire (fig. 5 à 8). Contrôles postopératoires La patiente a rapporté des suites opératoires sans douleurs accompagnées d’un léger œdème jugal pendant quatre jours. À X mois postopératoires, nous notons l’operculisa- tion des implants sans inflammation gingi- vale. La so des implants est claire et ne pro- voque aucune douleur. Réalisation prothétique À quatre mois postopératoire, réalisation de couronnes céramo-métalliques sur piliers usi- nés. Les couronnes doivent présenter une table occlusale réduite dans l’axe vestibulo-lingual afin de diminuer les forces parasites autour des implants (fig. 9 à 11). Conclusion La technique d’élévation de la membrane si- nusienneparvoiecrestaleàl’aided’ostéotomes semble être une technique intéressante préala- ble à la mise en place d’implants pour la réha- bilitation de la zone maxillaire atrophiée. De plus, la durée globale du traitement est réduite (quatre mois) et les suites opératoires demeu- rent faibles. L’inconvénient majeur réside dans le travail en aveugle lors de la fracture du plan- cher sinusien. Mais la qualité des ostéotomes et l’expérience de l’implantologiste doivent concourir à limiter cet inconvénient. DT Fig. 4 : Implants Frialit 2. Fig. 5 : Septum au niveau de la 16. Fig. 6 : Mise en place du Biobase. Fig. 7a : Implant avec son porte-implant. Fig. 7b : Mise en place dans le septum. Fig. 7c : Implants MIS type Lance. Fig. 8 : RVG implants MIS avec comblement au TCP. Fig. 9 : Panoramique post-opératoire. Fig. 10 : Prothèse maxillaire droit. Fig. 11 : Prothèse maxillaire gauche. 10 MAI 2010 - DENTAL TRIBUNE - N°12

Please activate JavaScript!
Please install Adobe Flash Player, click here for download