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10 MAI 2010 - DENTAL TRIBUNE - N°12ACTUALITÉS2 Revue de presse du Dr Alain Chanderot On dira ce qu’on voudra : bien qu’attachée surtout à gérer des tissus durs et leurs supports, la problématique des sensations olfato-gustatives ne saurait nous être étrangère. Huber Engineered Materials,une division de J.M.Huber Corporation, a reçu la confirmation d’Ecocert que 17 de ses produits pour fournitures den- taires haute performance Zeodent sont conformes aux normes applicables aux cosmétiques naturels et biologiques pour les matières premières. Avec sa Madeleine, Proust pressentait la complexité des métabolismes de la gustation Et si la composante gras-sucrée-vanillée de la Madeleine imbibée de thé nous fait glis- ser avec subtilité dans les noyaux thala- miques de la mémoire, cela n’est pas exclusif de nos préoccupations, et les racines des dents qu’on manipule ont des arbores- cences bien plus profondes qu’on ne l’ima- gine. Si certains de nos patients se plaignent que nos soins et prothèses modifient leur appréciation gustative, voire induisent quelques nuisances, il faut démêler le res- senti du réel, et ce n’est pas forcément facile. On sait que des composants des résines se re- larguent, donnant une impression céto- nique ; que des alliages subissent parfois une électrolyse, avec sensation de picotement acide (ion hydroxyle libéré) ; mais la cause ne tient pas forcément à ces données. Ainsi des dysfonctionnements de l’articulation tem- poro-mandibulaire suscitent très souvent des désordres dysgueusiques qui semblent sans rapport direct (Nixdorf et coll, Journal of Oral Rehabilitation,Vol. 36 /11 online : 11 Sep 2009 Self-reported severity of taste disturbances cor- relates with dysfunctional grade of TMD pain). Il en est de même des modifications du mé- tabolisme des glandes salivaires dans cer- taines affections ; et la composante psychologique du malaise ressenti de la pré- sence d’amalgames jusqu’alors ignorés, dès qu’on en a critiqué l’éventuelle nuisance. Le schéma squelettique des quatre sapidités historiques a profondément changé ces der- nières décades, offrant une complexité in- soupçonnée. Sur le simple nombre de sensations primaires, notre regard a évolué, initialement avec un 5e sens que nous ont proposé les Japonais, celui de l’aigre-doux, ou umami. Puis la connaissance des cap- teurs des bulbes gustatifs a étendu la mois- son des possibilités : reconnaissance de la carboxylation, cet effet des boissons ga- zeuses (cola, champagne et autres) par une protéine spécifique logée dans les bulbes gustatifs (Anhydrase carbonique-4). Cette enzyme catalyse la conversion du dioxyde de carbone en acide carbonique, condui- sant à un ion bicarbonique (Chandrashekar et coll. Science, Vol. 326. 16 Oct 2009, The Taste of Carbonation). Ce processus mis en évidence sur la langue et la muqueuse est ubiquitaire dans l’organisme, et des actions apparentées sont présentes pour le main- tien du pH homéostasique, comme dans le contrôle de la respiration au niveau bul- baire, ou les concentrations de CO2 sont analysées. Les flux électriques recueillis sur la langue permettent aussi des expériences d’appré- ciation de la digestibilité des produits ou de leur fraîcheur, à tel point que des physiciens, modélisant les circuits électriques des cap- teurs de la langue, ont pu réaliser un analy- seur de la fraîcheur du lait par la mesure des quantités d’électricité générées (Winquist et coll., Monitoring of freshness of milk by an electronic tongue on the basis of voltammetry Meas. Sci. Technol. 9 1937-46). Outre cela, la sensation de gras n’est pas absente des ca- pacités cognitives des récepteurs, encore que les chercheurs pensent qu’il s’agit d’une combinaison olfacto-sapide. Cette activité complexe permettrait, dès la captation de la sensation « grasse » par la langue, d’induire une réponse pancréatique et une mobilisa- tion des lipases gastriques, avant même que les produits concernés y parviennent ! (Mattes, Fat taste and lipid metabolism in humans, Physiology & behavior, 2005,Vol. 86, n°5, pp. 691-697). En tout cas, au moins chez le rongeur, la molécule transport d’acide gras (CD 36) est considéréee aujourd’hui comme le véhicule de l’expression d’une nouvelle saveur. Pour faire encore plus complexe, les sensa- tions ne vont pas chaque fois directement au cerveau, car les cellules gustatives com- muniquent entre elles, se donnent de l’in- formation, et n’informent pas toujours directement les organes centraux (Cao et coll., GABA expression in the mammalian taste bud functions as a route of inhibitory cell-to-cell communication PNAS 2009 106 :4006-4011; online Fev 17, 2009). Enfin, ne parlons pas du domaine géné- tique, quand des prédispositions sont incré- mentées dans les gènes, nous rendant addictifs aux sucres, à l’alcool, mais égale- ment aux nourritures grasses (Ordovas et coll. Future Lipidology Oct 2007, Vol. 2, n°5, pages 485-488 Are dietary preferences linked to genes ?). Finalement, devant cette foisonnante com- plexité des gustations, on ne peut qu’admirer le raccourci littéraire prémonitoire qu’en a donné l’auteur de la Recherche, et que je vous invite à déguster avec jubilation : « … Mais quand d’un passé ancien rien ne subsiste,après la mort des êtres, après la destruction des choses,seules,plus frêles mais plus vivaces,plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes,à se rappeler,à attendre,à es- pérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir,sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir. » Le schéma des quatre sapidités a profondément changé ces dernières années pour en accueillir une 5e Huber Huber reçoit la certification Ecocert « La certification Ecocert valorise notre offre de produits aux clients qui ont besoin d’une certification indépendante en regard des ma- tières premières qu’ils utilisent pour leurs produits étiquetés biologiques. » Les produits pour fournitures dentaires Zeodent de la so- ciété Huber permettent de fabriquer des produits qui répondent aux exigences ri- goureuses en matière de nettoyage, de for- mation de la viscosité, d’apparence visuelle et de sensations buccales. Avec la confirma- tion Ecocert, les manufacturiers de denti- frice peuvent maintenant demander une certification biologique quand ils préparent des produits Zeodent avec des ingrédients naturels, biologiques et homéopathiques. « Huber est la source éprouvée et fiable en ce qui a trait aux produits pour fournitures dentaires », affirme Vince Polito, responsa- ble du marketing international-soins buc- caux. « La certification Ecocert valorise notre offre de produits aux clients qui ont besoin d’une certification indépendante en regard des matières premières qu’ils utilisent pour leurs produits étiquetés biologiques. » Eco- cert est un organisme de certification de premier rang pour les produits biologiques en Europe, et ses activités sont régies par les pouvoirs publics et la législation. Sa certifi- cation est hautement recherchée par les marques les plus prestigieuses de produits biologiques en Europe et est aussi utilisée dans les Amériques et dans la région de l’Asie Pacifique. La décision de Huber de de- mander la certification Ecocert se conforme à la demande croissante des consomma- teurs pour des produits biologiques et natu- rels dans le marché des soins de santé bucco-dentaire. « Huber scrute constam- ment les tendances du marché, afin que nos produits dépassent toujours les attentes, poursuit Vince Polito. De nombreux consom- mateurs sont à la recherche de façons natu- relles d’obtenir une bonne santé buccale et les ingrédients d’origine végétale qui misent sur les propriétés curatives des extraits de plantes, des herbes et des agrumes sont de plus en plus populaires. »

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