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25 Juin 2010 www.dental-tribune.fr N°13 - Année 2 • 1 € Annuaire des spécialistes Page 06 Lumière Lampes de rechange, éco-responsabilité et LED… Page 10 Endodontie L’algorithme endo-implantaire Page 21 Pourra-t-on un jour coller sous la pluie ? Les cyanoacrylates, pour les plans superficiels ont longtemps été consi- dérés comme une voie de recherche fructueuse, mais leur difficulté d’ap- plication et leur toxicité, un obstacle majeur. C’est la raison pour laquelle les investigations se sont portées na- turellement vers les organismes vi- vants qui savent s’attacher dans les milieux aquatiques, sur leurs congé- nères et sur des supports extérieurs. On pense évidemment en premier lieu aux coquillages comme les moules, qui forment des agrégats du plus bel effet sur des bâtons et sur les structures métalliques. Depuis plus de 20 ans, des grosses entreprises chimiques travaillent le sujet (Two firms race to take profit of mussel glue, The scientist, 30 avril 1990). Mais ce n’est que ces dernières an- nées que des progrès substantiels dans la compréhension des méca- nismes en jeu ont fait progresser les choses (Lee et coll. Proc. Natl. Acad. Sci.USA,18 aout 2006 Single-mole- cule mechanics of mussel adhesion). Ainsi sait-on à présent que l’adhé- sion procède de la mise en œuvre d’un mécanisme monomolécu- laire, aux dépens d’un dérivé de la tyrosine que l’on connaît bien : la dopa (3_4 dihydroxy-L- phenylalanine). La liaison sur le support tient aux propriétés oxyda- tives de cette molécule. Sa spécifi- cité de s’accoler à la fois aux oxydes métalliques et aux substances orga- niques tient à la polyvalence de di- vers potentiels oxydatifs dont elle dispose : sur les métaux, la liaison est labile, et si une forte adhésion se forme d’emblée, l’oxydation la voit décroître à mesure de son dévelop- pement. Au contraire sur les subs- tances organiques, très hydrophiles, cette même réaction conduit a une liaison covalente irréversible. C’est cette particularité qui était, bien en- tendu, le signe le plus prometteur. Il est à ce moment devenu évident que le processus n’était pas uni- voque, et ne consistait pas seule- ment à émettre un suc adhésif : il fal- lait, comme dans un béton ou un composite à fibres, des filaments pour les armer. C’est ce qui se vi- sualise par la présence des « mous- taches » des coquillages, longue chaîne protéique, issue de petites molécules fondamentales liées par le truchement d’un catalyseur mé- tallique (ferreux en l’occurrence). La quête d’animaux aquatiques pro- pices à l’analyse ne s’étend plus seulement aux coquillages, dont on retient la sécrétion liquide. D’autres modèles se présentent qui sont en- core davantage prometteurs. Ainsi un insecte dont la larve croît sous l’eau dans les lacs, secrète à la fois une soie, comme les cocons que nous connaissons bien, mais éga- lement la partie liante en mesure d’agréger ces protéines particulières. Ce modèle réunissant les deux fonc- tions en milieu humide représente- rait, une fois reconstitué en ingénié- rie génétique, aujourd’hui la filière la plus prometteuse (Stewart,Jl Ameri- can Chemical Soc,1 mars 2010,Cad- disflies’ underwater silk adhesive might suture wounds www.phy- sorg.com/news186641968.html). Reste le problème des tissus pro- fonds, osseux en particulier, pour lesquels on serait heureux de dis- poser d’un processus biomimé- tique comme substitut aux ciments chirurgicaux, vis et autres plaques métalliques. Pour cet effet, un ver marin a été étudié (Akst, The scien- tist,17août2009 Worm glue to repair bones).Ces animaux forment des tunnels dans le sable, et des pro- téinesqu’ilssecrètents’apposentsur les parois de ces derniers, organisant une armature solide. Les gènes qui régissent ces prouesses ont été clo- nés, pour disposer d’une quantité suffisante de matériaux, puis mis en contact avec des débris d’os fracturé pour réaliser une sorte de réparation et assurer la continuité de ceux-ci. Sur l’os de bœuf, les résultats, moin- dres qu’avec des colles de même provenance, sont quand même suf- fisamment prometteurs pour que des tentatives in vivo fussent pro- grammées. Il y a encore du chemin à parcourir pour avoir ces produits à notre disposition. DT La gageure de réaccorder des tissus séparés, eux-mêmes humides, dans des milieux fortement hydratés a fait persister jusqu’aujourd’hui la nécessité d’utiliser des fils à sutures. Même si les produits résorbables ont amélioré la situation, le principe de « recoller » est toujours d’actualité. DR ALAIN CHANDEROT Sommaire Page 02 : Actualités Page 06 : Annuaires des spécialistes (extrait) Page 08 : De superbes empreintes en toutes circonstances Page 10 : Pour des empreintes économiques et précises Page 12 : Protocole du Guide MR Page 14 : Lampes de rechange, éco-responsabilité et LED : que nous réserve l’avenir ? Page 16 : Des implants courts à surface poreuse et frittée Page 21 : L’algorithme endo- implantaire ©PhotoDR

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