DTFR0910

25 JUIN 2010 - DENTAL TRIBUNE - N°13 17 Utiliser des implants courts à surface poreuse et frittée La surface de l’implant, que soit dans le design de des spires, comme dans les traitements de surface (SLA, Hydroxyapatite) jouent un rôle dans la stabilité primaire et l’ostéointégration finale. Un implant, à surface poreuse, augmentant la pénétration d’os néoformé, permet des approches nouvelles, moins invasives, particulièrement intéressante, dans des cas extrêmes. IMPLANTOLOGIE Dr Peter GHAUSSY, M. Sc. Allemagne Fig. 2 Comparaison de surfaces: dent, usinage, implant Endopore. Fig. 3 Radio préopératoire Fig. 5 Préparation du lit implantaire Fig. 9 Contrôle radio après implantation Fig. 10 Placement des piliers, contrôle et re-enfouissement Fig. 11 Contrôle radio après désoperculation onjointement aux paramè- tres cliniques, la surface de l’implant a un effet considé- rable sur son intégration dans les tissus osseux environnants. L’utilisation d’implants courts, de forme homothétique à la racine, avec une sur- face poreuse, est même une méthode de traitement prévisible pour une restaura- tion implantaire dans les situations ana- tomiques difficiles. Notre cas rapporte la fonction très efficace d’implants impac- tés, frittés, courts (5 mm et 7 mm) à sur- face poreuse. En comparaison avec la majorité des implants screw-type, les im- plants frittés à surface poreuse, y compris en courtes longueurs, montrent, en gé- néral, une bonne performance. C’est pro- bablement le résultat de leur mécanisme d’intégration par dissémination d’os dans la surface poreuse. Le système d’implants Endopore Plusieurs traitements de surface sont dis- ponibles pour les implants, qui créent une surface rugueuse et, de cette façon, agrandissent la surface de contact avec l’os. La multicouche poreuse supplé- mentaire, composée de particules sphé- riques d’alliage de titane, d’une dimen- sion précise, permet la colonisation, par l’os, de la structure rugueuse existante en surface. Une liaison mécanique en trois dimensions entre l’os et l’implant est réalisée (Fig. 1). Ce mécanisme d’os- téointégration est unique, seulement possible avec une surface poreuse et a été utilisé en orthopédie pour les pro- thèses endo-iliaques dès le début des an- nées 1970. Tous les autres types de trai- tement de surface présentent seulement une porosité minime ou nulle, et les im- plants sont stabilisés uniquement par friction. L’implant Endopore (Solutions Implantaires d’Oraltronics/Sybron, Brème) a été développé en 1983 à l’uni- versité de Toronto et montre une topo- graphie précise de la surface. Le but de cette recherche était de créer un ancrage implantaire prévisible par dissémination de l’os dans une surface poreuse pro- duite par un processus frittant. L’implant est constitué d’un alliage de titane (TiAl6V4), a une forme conique de racine et accomplit la stabilité primaire par im- paction. La multicouche produit une augmentation considérable de la surface, due aux contre-dépouilles multiples (Fig. 2) et fournit une connexion méca- nique à trois dimensions entre l’os et l’implant. Dans des situations anato- miques difficiles, telle l’atrophie sévère de l’os alvéolaire, il est, dans de nom- breux cas, possible de réaliser une res- tauration implanto-prothétique en évi- tant une augmentation étendue ou une transplantation osseuse. Puisque la sur- face totale de l’implant est augmentée par la structure poreuse, nous pouvons utiliser des implants plus courts, de façon prévisible. Basées sur le nombre et la qualité méthodique scientifique des en- quêtes cliniques sur le système d’im- plants Endopore, ces démonstrations se conforment aux critères de réalisation clinique étendue. Six centres, en quatre pays, ont mené des études à long terme. Un total de 1 352 implants a été contrôlé sur une période allant jusqu’à huit ans après chirurgie. Le taux total de succès des six centres est de 95,9 %. Cas de restauration prothétique fixée avec atrophie extrême Une patiente (59 ans) en bon état de santé générale, nous a été référée : elle de- mandait une réhabilitation prothétique par prothèses fixes. Après restauration du maxillaire et gestion des mesures pré- liminaires nécessaires, nous avons prévu une restauration implanto-portée avec des couronnes dans la mandibule latérale. Les dents 35, 36 et 37 manquaient. L’os dis- ponible verticalement était limité à cause d’une atrophie sévère, et une perte osseuse horizontale considérable a été constatée (Fig. 3). Le diagnostic préopératoire a ré- vélé un os disponible limité à 6 mm dans la région de 36 et 37 et de 8 mm dans la ré- gion de 35. Le patiente a été informée des traitements alternatifs, particulièrement l’augmentation verticale et horizontale, et elle a opté pour une insertion d’implants courts. Nous avons sélectionné un implant Endopore de longueur de 7 mm (diamè- tre 4,1 mm) pour région 35 et deux im- plants Endopore de longueur de 5 mm (diamètre 5 mm). La chirurgie implantaire a été programme pour juin 2006. Après anesthésie, une incision crestale a été faite dans la région de 35-37, le volet mu- copériosté et l’os d’appui ont été prépa- rés. Les sites d’implants ont été détermi- nés (Fig. 4) et les forages pilotes ont été réalisés. La direction de l’insertion des im- plants a été contrôlée en utilisant des guides de parallélisme. Dès que la pro- fondeur prédéterminée a été atteinte avec le foret pilote, le site de l’implant a été augmenté avec une fraise implantaire (des dimensions de l’implant correspon- dant) (Fig. 4). Le site de l’implant a été contrôlé avec un analogue d’essai cor- respondant (embout d’ostéotome). L’épaulement de l’ostéotome conique d’essai devrait rester légèrement au-des- sous de la crête alvéolaire. Les implants sé- lectionnés doivent être enlevés de l’em- ballage stérile sous gestes aseptiques et immédiatement placés dans le site d’in- sertion. Les implants devraient être seu- lement en contact avec l’accessoire acry- lique d’insertion et le contact avec les tis- sus mous doit être absolument évité. À la C Fig. 8 Vérification de la stabilité primaire et de la vis de couverture Fig. 14 La prothèse en bouche Fig. 15 Contrôle de la prothèse en bouche Fig. 12 Préparation et prise d’empreinte. Fig. 13 La prothèse terminée, sur modèle en plâtre L’AUTEUR seule force du manche, l’implant est placé en situation finale, l’adaptation de la vis de couverture et la stabilité fondamentale sont vérifiées (Fig. 6.9). Une période de cica- trisation de minimum 18 semaines est re- commandée pour garantir une réorgani- sation non perturbée de la structure os- seuse dans l’os lamellaire. La désopercu- lation des implants a été exécutée en jan- vier 2007. Au moment de fixer les piliers, un peu de gencive libre a été transplantée pour obtenir une gencive stable autour des implants. Ensuite, les piliers ont été pla- cés (Fig. 10). Un contrôle radio pour vé- rifier l’ajustement exact des piliers pro- thétiques est recommandé (Fig. 11). Six se- maines plus tard, les couronnes (Fig. 13) ont été préparées après rectification di- recte des piliers (Fig. 12) et l’empreinte a été prise en février 2007. L’anatomie des faces occlusales est basée, principale- ment, sur des considérations théoriques puisque des études pilotes et des examens in vivo existent à peine dans la littérature. Il semblerait raisonnable de déplacer les diductions latérales, qui pourraient avoir un effet négatif sur les implants, à la région antérieure, le plus mésialement possi- ble. La largeur linguo-vestibulaire de la surface occlusale a une influence consi- dérable sur l’ampleur du rayon de cour- bure. Le matériel utilisé pour le dessin des surfaces occlusales paraît avoir un effet se- condaire sur le succès à long terme. La prothèse dentaire devrait être vérifiée avec soin au niveau de l’ajustage et du des- sin correct de la surface occlusale (Fig. 14 et 15). L’utilisation d’implants courts per- met une extension des indications, vue la possibilité de poser des prothèses den- taires fixes, même chez les patients pré- Fig. 4 Détermination des sites et forage pilote Fig. 1 Spécimen histologique d’un implant à surface poreuse, à 18 mois post-op. La majorité des porosités de la surface est remplie de substance osseuse disséminante (grossissement 25x). Fig. 6 Mise en place de l’implant Fig. 7 Positionnement final à la seule force du manche Docteur Peter GHAUSSY Peter Ghaussy est issu de l'Université de Hambourg, Allemagne. Il a suivi diverses formations en Implantologie, dont un post-graduat à la Donau Universität, Krems. Il est membre de nombreuses associations, dont l'Association Européenne des Implantologistes Dentaires et l'Association Allemande de chirurgie maxillo-faciale

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