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Dental Tribune Édition Française, N°14 - Année 2

Le traitement orthodontique poursuit, généralement, les objectifs esthétiques, fonctionnels et prophylactiques auxquels les aspects individuels, de cas isolés, accordent une importance variable. L’augmentation des attentes esthétiques et la connaissance des options de traitements dentaires modernes, diffusées par les médias, ont donné lieu à un intérêt accru et à une plus grande volonté aux adultes, d’envisager un traitement orthodontique. L’orthodontie esthétique est donc, essentiellement, une orthodontie adulte. Chirurgie orthodontique et esthétique U ne particularité du traite- ment orthodontique, chez l’adulte, comparé à l’ortho- dontie chez l’enfant ou l’adolescent, est l’involu- tion, associé à l’âge, des tissus conjonc- tifs, ce qui mène à une réduction de la densité cellulaire, l’épaississement des faisceaux fibreux, la prolifération, retar- dée, des fibroblastes et la vascularisation réduite. Ce sont les causes des mouve- ments dentaires plus lents, et des réac- tions, retardées, des tissus et de l’os. En l’absence de croissance suturale, l’âge du desmodonte, le diagnostic parodon- tal spécifique et l’atrophie tissulaire rend le traitement, chez l’adulte, particulière- ment « stimulant ». En règle générale, l’orthodontie adulte, à orientation es- thétique, a donc une inclination inter- disciplinaire. On doit considérer l’occlusion, la fonction et l’esthétique comme des paramètres équivalents, dans l’orthodontie moderne et particu- lièrement ici, avec un traitement chirur- gical ortho-maxillo-faciale combiné. Ceci a été réalisé grâce à l’optimisation de nouveaux outils de diagnostic et de développement et de l’expérience, ac- crue, en chirurgie orthopédique. De nos jours, le traitement de patients adultes, atteints de malposition dentaire et de troubles de la mastication, est l’une des tâches standards de l’orthodontiste. Si des écarts, dans la réparation spatiale de la dentition, supérieure et inférieure, sont particulièrement marqués et, si la cause est principalement squelettique et non seulement alvéolo-dentaire, la thé- rapie orthodontique classique est limi- tée et un traitement orthodontique, associé à de la chirurgie, est indiqué pour réorganiser les bases des mâ- choires. Le traitement d’un dysgnathie squelettique (classe III) utilisant la cor- rection chirurgicale orthodontique- maxillo-faciale combinée est étudié dans cet article. Développement de la chirurgie maxillo- faciale de la mandibule La première intervention chirurgicale orthodontique-maxillo-faciale sur le maxillaire inférieur, décrit dans la litté- rature, était celui du chirurgien améri- cain Hullihen en 1848. Cette procédure a été une ostéotomie segmentaire de la mandibule antérieure (rétrusion) d’une saillie alvéolaire mandibulaire.Vers la fin du 19e siècle, la méthode de correction chirurgicale d’orthodontie-maxillo- faciale de dysgnathie, par rétrusion chi- rurgicale ou protrusion de la mandibule, a été revisitée. Jaboulay décrit la résec- tion du Processus Condylaris (apophyse coronoïde) et Blair, l’ostéotomie du Cor- pus Mandibulae (corps de la mandi- bule). La résection de continuité dans la branche horizontale, par Blair, a été la première procédure chirurgicale du pro- gnathisme. Le premier patient a consulté le dentiste Whipple, à Saint- Louis, en 1891, et a été adressé à l’un des orthodontistes les plus renommés de l’époque, le Dr. Edward Hartley Angle, qui a, finalement, recommandé l’inter- vention chirurgicale mentionnée ci-des- sus. Six ans plus tard, la procédure de cette ostéotomie sur le Corpus Mandi- bulae , a également été publiée par le chirurgien Hambourg Floris. Parallèlement à cette évolution, aux États-Unis,Von Auffenberg, en Europe, a conçu une ostéotomie étape par étape pour corriger une rétrusion mandibu- laire, qui a été réalisée parVon Eiselberg, en 1901. L’ère de la chirurgie orthodon- tique, en Europe, a seulement com- mencé après la Première Guerre Mondiale. L’expérience acquise, là, a conduit à une extension substantielle des indications pour les interventions chirurgicales d’orthodontie-maxillo- faciale, ainsi que le transfert de cette technique chirurgicale à la zone de choix des procédures. Dans le début des an- nées 1920, Bruhn et Lindemann décri- vent, ensemble, l’ostéotomie transversale du Ramus Mandibulae (branche montante), comme la méthode standard pour la correction chirurgicale du prognathisme mandibulaire. Cette méthode, qui continue d’avoir de nom- breux adeptes jusque dans les années 1960, est aujourd’hui connue sous le nom de procédure Bruhn-Lindemann. En 1935,Wassmund, qui a vu des incon- vénients dans une dislocation possible du segment proximal par les muscles in- sérés là, décrit une modification de la technique chirurgicale de Lindemann- Bruhn. Au début des années 1950, une nouvelle ère, dans la chirurgie ortho- dontique de la mandibule, a été com- mencée avec la reprise Kazanjian de la technique de la séparation oblique trans- versale de la branche montante, réalisée, la première fois, par Perthes, en 1922. Shuchard a modifié cette méthode, en 1954, en agrandissant la surface d’inser- tion osseuse et, en 1955, Obwegeser a présenté la division sagittale du ramus horizontal du maxillaire inférieur. Il a changé la ligne d’ostéotomie buccale, obliquement de la dernière molaire au bord postérieur de l’angle de la mâchoire. En 1959, Dal Pont a déplacé cette ligne d’ostéotomie buccale de la dernière mo- laire au bord inférieur de la mandibule. Depuis lors, cette méthode de clivage sa- gittal à la mandibule a été appelée clivage sagittal selon Obwegeser-Dal Pont. (Fig. 1). Epker a développé le split sagit- tal incomplet, dans une méthode de routine. Présentation de cas clinique : histoire et diagnostic Un patient, âgé de 25 ans, s’est présenté, de sa propre initiative. Il se plaignait de déficiences fonctionnelles (troubles de la mastication et de la mâchoire, dou- leurs articulaires) et de l’esthétique (vi- sage émacié avec asymétrie faciale). Il avait subi un traitement orthodontique entre 8 et 15 ans et a signalé des dou- leurs, dans la zone de la mandibule an- térieure. L’image latérale à montré une rétraction de l’étage inférieur de la face, incliné vers l’avant, avec une hypoplasie médio faciale (région infra orbitale), une lèvre supérieure plate et la face infé- rieure, allongée par rapport au milieu du visage (47 % : 53 %, au lieu de 50 % : 50 % (tableau 1 ; figure 2 a). En raison du surplomb sagittal négatif, il y avait un surplomb positif de la lèvre in- férieure. L’image frontale montre une déviation mandibulaire (latérognathie), vers la droite, qui peut être attribuée à une asymétrie de croissance de la mâ- choire (figure 2b). En outre, il y avait une dysgnathie de classe III, avec déviation de la ligne mé- diane mandibulaire, visible à droite, ar- ticulé inversé frontal et latéral droit, une inclinaison labiale mandibulaire anté- rieure et un maxillaire inférieur anté- rieur, raide. La dent 26 avait disparu, depuis un certain temps (figure 3a-e). L’analyse de FRS (tableau I, II) montre clairement la dysgnathie verticale, for- tement sagittale et relativement faible, tant dans le profil des tissus mous que dans la région squelettique. Les paramètres indiquaient une relation de mâchoire mésio-basale et un modèle de croissance, avec un cours antérieur : le groupement vertical du profil de tissus Pr Nezar WATTED, Pr Josip BILL, Allemagne, Dr Ori BLANC & Dr Benjamin SCHLOMI, Israël 1918 SEPTEMBRE 2010 - DENTAL TRIBUNE - N°14 Fig. 01 : Représentation schématique de lignes d’ostéotomie, sur la face externe (ligne continue) et interne (ligne pointillée) de la mandibule. 4 = coupe interne, au-dessus du nerf dentaire. Fig. 3 a-e : Situation clinique avant le début du traitement Fig. 02 a-b Vues latérales, d’un patient de 25 ans, présentant une réclusion faciale inférieure, en diagonale vers l’avant. La vue frontale montre la déviation, située à droite, en raison de la latérognathie. La lèvre rouge, supérieure, est relativement peu développée.